Tags, pubs, statues, peintures murales, MOUVEMENTS, spectacles de rues : positions et propositions honnêtes

- Alors, d'après vous, il y aurait des lieux idiots que des idiots rendent intelligents ? - Ce qui m'intéresse, c'est de savoir les pouvoirs publics VIGILANTS. La VI-GI-LANCE, ça c'est important.C 'est grâce à elle que nous ne serons pas envahis par l'obscénité dans nos rues. Un sein découvert ? On enlève la statue. 

- Oui. Certes. Mais allons au fond des choses : ne faudrait-il pas recommencer à constituer des comités de vigilance, tels ceux qui ont été si efficaces contre Hitler ?

- Exactement mon ami ! Vous avez tout compris.
- Il y a, Monsieur, dans la sous-préfecture de Forcalquier, un taggeur qui n'eut pas été d'accord avec nos éminences scientifiques du siècle dernier...
- Scientifiques et laïques, mon cher !
- Pour sûr.
 
Ça vous a plu ? Les tags ? Enfin vous comprenez le street-art ? D'autres tags ? La suite ! 
Le peuple, qui déteste le progrès dont il vit, en a l’instinct. Dans L’Eau des Collines, Manon des Sources, Marcel Pagnol faire dire au maire du village que « Ceux qui discutent le progrès n’ont pas toujours raison ! ». Très, très fine observation de Pagnol, qui confirme qu’il est moins un auteur provençal qu’un écrivain du monde entier, et plus que jamais d’actualité. La phrase suivante lui aurait plu : « Forcalquier est une petite ville très impure ». Ainsi se confiait Mirédo, dévouée locataire toujours lucide, et qui en connaissait un rayon en la matière. 

- Je peux te le dire. 

La pub se met au vert : Elle devient réaliste.

Pas mal : " Stop tout ! "

 
Plus loin encore, un groupe d'écoliers super-motivés faisant honneur à la République devant la sortie de leur lycée.
 
Je lis tout ça. J'enregistre. J'entasse une culture. Je deviens propriétaire de l'espace que je salis parce que je le salis. Je fais la loi. MA LOI, enfin. Je suis spécial, mais j'appartiens à personne. Personne peut s'approprier mon espace de pensée. Il est vide, cet espace, c'est vrai. Mais alors, on me tagge comment ? Sur la façade du Grand Bar Pierre, place Félix Baret, Marseille ?
 
Courrier International, le Monde, Télérama : les bonnes âmes ont la parole et les mauvais esprits l'écoutent.
 

 
 

- MAIS QU'EN PENSENT ET QUE FONT LES POUVOIRS PUBLICS ? 

...ET SWEET JÉSUS, MAIS QUE FAIT LA JUSTICE ???

SAINT-GILLES, BELGIQUE : " Le Collège des bourgmestre et échevins de Saint-Gilles a décidé jeudi matin de procéder dans les prochaines semaines au nettoyage de la récente fresque d'un pénis géant dessinée sur un immeuble situé avenue du parc. 
Concernant celle représentant un acte de pénétration, visible rue des Poissonniers, entre la rue Orts et la rue Sainte-Catherine, le Collège de la Ville de Bruxelles a choisi jeudi de ne pas l'effacer ".  

 

 
BRUXELLES : Selon l'échevine bruxelloise de la Culture Karine Lalieux, le propriétaire n'a pas pris contact avec la Ville. " C'est une expression comme une autre. Elle a été faite sans l'autorisation du propriétaire, qui a la liberté de repeindre son mur. Notre politique à la Ville est depuis des années de nettoyer gratuitement les tags sur les façades. Ici, elle est en hauteur. C'est une fresque. D'initiative, la Ville ne l'effacera pas. "
 

J'aime : " C'est une expression comme une autre ". 1000 excuses : je la trouve légèrement différente des autres. Mais mieux, bien entendu.


 

Fruits et légumes. La FEMME, c'est plutôt le fruit, dans l'esprit du public, s'entend. L'abricot, ici ; la figue, chez les arabes : ils ont raison. De toutes les couleurs, elles s'ouvrent, juteuses, sucrées, parfumées : la chatte, quoi. Les mecs, le légume. Style carotte : branle, Charlotte ; poireau, concombre... Les femmes les connaissent bien les vertus des concombres. Elles sont déçues quand les carottes sont râpées...

 
ONAN CHEZ LES DAMES (ch 1)

" Interrogés par TV Brussel, les badauds ont des avis aux antipodes les uns des autres, quand ils arrivent à distinguer ce que représente le graffiti. Pour plusieurs dames interrogées, si l'oeuvre n'est pas splendide, elle n'est pas particulièrement choquante. Un point de vue que ne partagent pas les quelques hommes invités à donner leur avis: " Dégoûtant, inadmissible " et inadapté à un jeune public, rétorquent certains.

Quant à l'identité du dessinateur, elle demeure inconnue, même si d'aucuns avancent que Bonom est l'auteur de la fresque controversée. Ce dernier est connu pour avoir réalisé deux graffitis dans d'autres endroits haut perchés de la capitale. Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée et personne ne s'est attelé à faire disparaître la dame impudique ".

Le talentueux tag représentant une femme en train de se masturber avait trouvé sa place, à Bruxelles, avenue Louise. Il est discret. 

Ce tag ouvre plein de perspectives, aussi insondables que le con de la jeune femme qui se " menotte " (comme dirait Guillaume Appolinaire). Qu'est ce qui a pris à l'artiste ? La masturbation, c'est bien au-delà du nu académique, non ? Veut-il nous provoquer, ou nous dire que la masturbation féminine est belle ? Et qu'en ont pensé les hommes, les femmes ? de la masturbée ? La mairie semble d'accord, et à partir de là,  inexorable, pure démonstration : les pouvoirs publics ne sont point trop portée sur la censure. Faut-il s'en plaindre ? Les grands révolutionnaires devront trouver d'autres sujets pour s'exciter.

 

GOODIE GIRL

- Je rejoindrais bien le mouvement, Madame, mais en métro comme tout le monde et en simple consultant... 

- Moi aussi, cher Monsieur. J'ai mes raisons. Mais les sans-culottes, c'est avant tout la République.