PURS SOUVENIRS juste pour CLARA 

JUILLET 202...

05, toujours stupéfait par la vue du balcon de mon oncle Q. Au premier plan, les Sagas islandaises, Holderein et autres Pléiade que j'ai récupérés chez lui, donnés par ma tante P : " Prends tout ce que tu veux..."

Bientôt cent ans : que faire des plus précieux de tes biens quand tu est arrivé là ?

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Je tente de vendre ma maison, de m'installer ailleurs. 

Photo : héroïque arrivée en Grèce, 197... Photo de ma jeunesse, Grèce : je possède toujours ce ceinturon que mon père m'avait dégotté Dieu sait où. C'est mon plus vieil "habit". J'ai le ceinturon, je n'ai plus le tour de taille. C'est Clara qui me l'a dit. Culotté.

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47.

La plupart de mes passwords comprennent le nombre 47. Il est possible que ce "détail" soit plus important que ce qu'il n'en n'a l'air. À la base, le PERSONNAGE de Clara n'était pas aixois, mais Xxxxxx... Un jour, il est devenu Yyyyy. Même pas insensiblement. Clara s'était mariée là-bas sans me prévenir. Qu'importe. TGVs et TERs. Pour toujours, jusqu'à mon dernier souffle, Clara m'attend en plein soleil, sur le quai de la petite gare d'Axx, parmi les Xxxx... & Xxxxx(e)s surchauffé(e)s, et je sais que nous allons repartir dans la petite Honda framboise bouillante pleine de journaux, de chaussures à talons hauts et de K7 qu'elle n'aura pas eu le temps de ranger. Because elle était en retard et que c'était même à ça qu'on la reconnaissait. 

- Déculottée.

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Nous disions : la Grèce. Ce n'était pas à côté. Deux mille bornes non stop : rincé. Au ra-dar. Déjà : un appareil de photos. Un jean. Pas encore : un crâne chauve. C'EST LOIN DANS LE TEMPS, OUI MAIS DANS L'ESPACE, et la CHINE ?

 

 

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EXPOS PHOTO : NUS HEUREUX. J'ai été heureux de vous montrer mes amies et mes images. Vous n'avez pas été choquée. Vous avez tout compris. Compris toutes mes images ; moi, vous me comprenez depuis quelques décennies.

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Nous sommes le 15 JUILLET 2020 et ma chienne va bien mal, je le ressens comme un véritable deuil. 

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On en apprend à tous les âges : j'ignorais tout de DANNY LYON, photographe américain.

Quand on mesure la valeur d'un photographe comme Danny LYON et qu'on la compare à la profondeur ma nullité de l'ignorer, on devient encore plus pessimiste quant à l'avenir de la culture. Parce que je sais je suis pas le meilleur, mais pas le plus nul non plus. Champs de coton : ça plairait à la Marquise de Sévigné.

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Au lieu de nous emmerder avec ses soupçons, et nous faire perdre du temps en écrivant des milliers de pages là où quelques mots auraient suffi, Sigmund Freud aurait dû étudier Carson McCullers.

 

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Séance du 5 juin :

" Mes rêves finissant par se confondre, se mélanger, revenir différents mais les mêmes. Rêvé à peu près : j'arrive à l'entrée la résidence, je suis masqué, ganté, je prends l'ascenseur, je tourne à gauche,on m'ouvre, elle est en peignoir. je l'étreins, je l'étreins, je la serre contre moi, je la serre dans mes bras, je passe les mains dans son dos, sous son peignoir et je tombe sur ses fesses nues. Tout est sombre, tout est sombre, les voisins pourraient parler. Parquet frais. Elle m'entraine en silence dans une chambre, pas dans sa chambre, j'enlève mes chaussures, je suis pieds nus, j'enlève ma chemise elle enlève son peignoir, elle est nue face à moi, elle met ma chemise blanche, elle s'assied sur le lit, elle les fait doucement rouler mes boules l'une contre l'autre. Elle SAIT.

Je prends mon appareil photos, mais elle prend le sien de sa table de nuit et me photographie, ça lui fera un souvenir. L'homme ne pourra pas dissimuler, mentir sur son désir.

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22 juin, 04 : Lurs est le paradis. 

Ma cousine chicanos est encore là. On reste avec elle tranquillement, on boit du sirop dans le parc. On essaie de ne pas s'inquiéter. Et puis l'été a deux petits jours, et les CAGOLES sont déjà de sortie. Les Lecques : les siestes en tenue d'Adam et Ève ont repris. 

25 MAI : j'ai des nouvelles de Clara, et je suis heureux. J'en rosis de plaisir. Faye Duneway est-elle la plus belle femme du monde ? Peut-être bien, matelot, peut-être bien. incomparable. Comment peut-on accumuler autant de dons du ciel  ? À moins que ce ne fut Clara, tout simplement... 

- Et mes paysages, matelot, qu'en penses-tu ? Je les ai détesté fort, mes sinistres platitudes. Mes réverbères et ma pluie. Du côté de Versailles. Et parfois je les ai aimés. Mes guérets, mes chaumes. Sous le soleil, ils n'étaient pas si mal, non ?

 

12 mai : ma chienne Leica soudain très, très malade. Problème de peau, de poil, d'urticaire, on ne sait pas trop. Analyses, etc. J'ai appelé son élevage et la patronne Mamysa m'a donné son avis, elle m'a parlé, et à la fin elle m'a demandé de parler à Leica, de lui expliquer ce qui allait lui arriver. Je pleurai presque au téléphone, je ne sais pas si elle l'a réalisé. Suis-je sensible aux "forces de l'esprit" ? Est-ce que j'y crois ? Je lui ai promis de le faire, à Mamysa. De parler à Leica et dès ce soir, nous avons discuté, Leica et moi. 

Elle me fait confiance, et elle est passée à autre chose. Elle était simplement contente de rentrer dans la maison. 

Une fortune. Cela n'a aucune importance : je devais faire une expo photo 2020, me vêtir de neuf, trouver de nouvelles filles pour poser, etc. Ces budgets iront chez Leica. Plus d'autres, s'il le faut.

 

Déconf le 11 mai ...et maintenant, il pleut

 

- Oui, Clara, mais avant, il a fait un temps d'été et vous aviez repris vos siestes naturistes. 

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Mon cousin ingénieur du son est devenu une loque

 Comme je l'aimais (l'appéciais), ce mauvais garçon ! L'alcool et les people l'ont eu. La drogue et les médocs ont achevé le boulot ; et le bonhomme. Il n'avait pas quinze ans, c'était prévisible. Ça me troublait, cette passion pour les boites de nuit. Qu'est-ce qu'on se raconte, quand il fait si noir, tant de bruit et que le whisky est si cher ? 

Toi, t'étais pas très portée sur les boites. Quand je suis allé le récupérer, mon cousin, pour pas qu'il crève, dans son taudis célinien de Villeneuve St Georges, il ne me reconnaissait même plus. Il était tatoué jusqu'au pieds, mais les disques d'or tapissaient sa piaule. Une épopée qui pue, sous la pluie... Sa minette, plus vieille que sa mère.

 

Un AR à 250 km pour aller chercher Mathilde et Xavier, 4 & 2. OK. Mais soudain je me sens VIEUX pour ça. Finie, la forme olympique. Ma chère mère avait cinquante ans à peine quand elle jouait à ça. J'en ai près de soixante-dix. Je ne sais pas si je suis très opérationnel. J'aimerais être nu à côté de toi et te caresser. Voilà tout.

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LE 10 MAI 2020 je me suis levé à 3h05 du matin, pour écouter la nuit. 

Ça faisait pile 80 ans que les panzers de General Heinz Guderian ont traversé les Ardennes à toute bringue. 

Juste pour se venger de 1918. 

...Je me demandais juste s'ils n'allaient pas revenir, les pa,zers... Un préssentiment, comme ça... On entendait les grillons. Rien de plus... Quoique... Mais non, l'Allemagne n'attaque plus. Non, mais elle sait se défendre : sept ou huit mille morts du Covid chez eux, quatre fois moins qu'en France. Y a pas, ils sont forts. Retour au 10 mai 1940 : le lendemain matin, en France, c'était la gueule de bois pour Paul Reynaud, 04. Il venait de se coucher, on lui téléphone : notre "front" pétait de partout, ou presque. Panzers

OUI MAIS APRÈS : pendant cinq ans, ils nous ont " occupés " et après fini. Et eux, ces cons, à la fin, bien sûr, ils avaient perdu : c'étaient les méchants. Ils se sont obstinés bêtement, ils se sont battus jusque dans le métro de Berlin et "on" (les Amerloques) a rasé leur pays. Il n'a pas fallu attendre encore vingt ans pour qu'on dévalue le Franc.

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Je revois parfois des images de Léa Seydoux, et du premier numéro reparu de LUI, le magazine de l'homme moderne. J'ai pas résisté. 

 

La petite fille de Guizot. Et c'est vous ce que je me trouve jeune sur cette photo. 

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Un ami est mort, cette nuit. Le grand-père de sa femme avait été assassiné à la " Libération ". Vive la France. Il est six heures du mat' et les Allemands ne sont toujours pas là. Ils ne viendront plus, aujourd'hui, Clara : ce sont des lève-tôt.

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2013 ? 2014 ? Avant ? Après ? 

Rencontres d'Arles, expo Sergio Larrain, 1931-2012. Nous n'étions pas ensemble. J'aime ces images de ces femmes étonnées par la nudité d'une autre femme, par son impudeur, par ses formes toujours différentes. À quoi pensent elles ? JE REPOSTE la photo. J'ai paumé toutes celles que j'ai prise en douce pendant une expo Mappelthorpe, mai 2014. Les femmes adorent les mecs mebrés, surtout toutes ces tafioles. Un grand, Mappelthorpe, c'était.

J'ai profité du confin pour revenir sur de vieux rêves, dont ceux que m'avait envoyés Sergio Larrain, Chilien. Som-ptu-eux. La plus belle de ses images m'avait faissé pantelant bien après ces Rencontres-là :

Au fait, a-t-elle le pubis épilé, la strip, ou l'a-t-on épilée au tirage ? Le plus beau, ce sont ces femmes qui REGARDENT. Et celle-là, juste en dessous, mon Arlésienne, m'a semblé BELLE. J'en ai photographié plein d'autres à une expo Mappelthorpe censurée. Des mecs membrés.  Elles se "régalaient" - comme on dit chez moi, en Provence - en expertes voyeuses. Elles se rinçaient l'oeil. J'ai perdu les photos.

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- À part ça, les temps MÉDICAUX ne sont plus si simples, Monsieur. 

  - Je vous l'avais bien dit, jeune homme ! Vous avez vu la décontraction de l'homme à la pipe qui douche cette jolie vacancières revenue du Front Populaire ? Il est gonflé, on ? Il a même pas l'air excité, le gars, il a juste l'air de trouver ça normal !

 

 

Moi, si je me douchais une jolie fille comme ça, je ne fumerais pas la pipe, je banderais. Surtout que je sais que vous aimez ça : voir mon membre se tendre vers vous.  Bon, normalement, les Rencontres d'Arles devaient démarrer... 

Je me souviens, Clara, d'y être passé avec vous.

7 mai : j'aime bien ces images, alors je les ai chipées.

 

2020, 3 mai, chère Clara : 

Vous savez, je relis René Fallet avec intérêt. Mort en 83, il y a près de 40 ans, deux ans après son ami Brassens.

Mon vieil ami MJ me reparle de " PIVOINE" ; la pivoine, ou le sexe dune femme. C'est le bon mot. Tous les copains sont d'accord avec ça. Il existe une infinitude de pivoines. C'est ça qui est bien. Voir tout en bas de cette page web. Attention...

2 mai

Bientôt la sortie du confinement. Je n'en n'ai même plus envie. Je suis bien comme ça. J'ai pris l'habitude. 

Pendant NEUF semaines, j'ai jardiné, taillé, je me suis occupé de ma chienne. Très peu de photos. J'ai beaucoup, beaucoup écrit, mes mémoires ont bien avancé : 700 pages, photos comprises. Relues au moins par trois fois. Comme toujours, en me relisant, je passe du génie à la nullité crasse. Pas facile. Mais je ne m'excite plus. Mes stats sous Word me révèlent que j'ai utilisé 815 fois le mot " bien ". Je corrige : la moitié bêtement, inutilement. Je corrige grâce à Word. Comment faisait-on avant ? 

 

Mensonge continuel par omission : mes mémoires vont dévoiler un autre père à mes enfants. Une autre face, cachée. J'ai toujours caché les choses, la plupart du temps par pudeur. Sauf mes nobles outils, attibuts, devant vous exhibés. 

On se comprend pour l'éternité, nous deux. 

Ne m'avez-vous pas avoué, chère et FUSIONNELLE Clara :

" JE SUIS UNE MENTEUSE ET MENTIR MA SAUVÉE ET J'EN AI RIEN À FOUTRE ET J'EMMERDE LA MORALE " ? Oui. Vous me l'avez dit. Je vous ai répondu  : " MOI AUSSI. JE SUIS COMME VOUS ". Nous nous sommes des  fusionnels protégés.

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1er mai

- J'ai acheté trois romans avant hier, par Amazon : LE BEAUJOLAIS NOUVEAU EST ARRIVÉ, de René Fallet (NB : ami si proche de Georges Brassens). Pas si mal. 

Plus deux romans les yeux fermés de Carson McCullers, écrivain du Sud. Stupeur et tremblements : McCullers est une femme, recommandée par une femme (NB : directrice de collection chez la Péiade). Qui a dit je suis myso ?

- Maso, mon ami, maso... Maso, et Myso.

Mardi 28 avril

Femme de graveur. Infatigable promeneuse. Chaleur, je recommence mes sièstes en tenue d'Adam dans une clairière bien inaccessible. Au bout d'une heure, la vieille dame indigne est arrivée. Toute sourires. Nos conversations commencent toujours pareil : elle me rappelle sa carrière de nudiste, puis pose ensuite mille questions sur le jardin. " - Bougez pas, je sais comment sont équipés les hommes. On est tous pareils. Il n'y a que deux modèles. "

Elle revient le lendemain ou disparaît deux ou trois jours. Avant de revenir encore. Me mater quand je me réveille en érection ordinaire. Reprend ses discours. Disparaît...

 

24 avril : 

JE REVIENS SUR GORE VIDAL, 

Palimpseste :  

" À LIRE ABSOLUMENT ! " comme on dit dans Paris Match ou Libé.

Attention : Gore Vidal aime les garçons. Ça tombait mal, moi j'aime les filles. Mais je l'aime bien, lui. Il aurait pu tomber amoureux de moi, cela ne m'eut pas vraiement dérangé : il ne s'adonnait jamais au sexe avec ses idôles. Il aimait les chiens. Les contacts furtifs (cf. Michel Audiard ?). En fait, par certains côtés, c'était un vrai disciple de Platon. Mort en 2013, Gore. A peu près aussi dur avec ses amis démocrates qu'avec ses ennemis républicains. 

Du roman à la TV, itinéraire interdit par excellence : Vidal est LA littérature de AUJOURD'HUI, et elle nous vient des USA. Tant pis pour les intermittents du spectacle et leur exception culturelle. Comme Gore, je suis darwinien en matière de culture. Et pour un peu tout, d'ailleurs.

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20/04 - Je suis du dernier bien avec le mari d'une Ex. Cette Ex se vante souvent auprès de ma sqaw de son antériorité auprès de moi (et même de SES antériorités ?). Lui, il m'appelle pour les moindres de ses joies et de ses peines. Et elle, elle fond de bonheur, tellement elle l'aime 40 et qq années + tard. C'est beau, ce côté fusionnel en ces temps de "confinement" (= taule, les Français sont mûrs pour la dictature, comme depuis toujours) où les violences conjugales auraient augmenté de 30% - chiffre  analyser de plus près qu'on ne l'imagine. 

Je le remercie, mon potos : grâce à LUI, je sais qu'ELLE, je ne l'aurais jamais supportée. 

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" Nous allons peut-être nous retrouver, chère Clara. 

Pour nous voir, nous entretenir de la condition féminine, de tes nouveaux métiers, de Giono et de votre passé. Et puis des nouveaux écrivains américains que j'ai découvertEs? Finalement, chère Clara, le confinement aura permis à chacun d'entre nous de ranger ses photos ou d'avancer ses Mémoires. Plus de TV, plus rien. Plus de fauteuil où on s'avachit pour écrire, composer, gratter. Je vous invite à te baigner toute nue ". 

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27/05/2020, SCOOP ! 

Les journalistes démontrent enfin quelque chose: le COVID REND CON. Donald Trump plus que les autres. Scoop n°2 : je connais une journaliste que change de métier. 25/05/2020, SCOOP n°3 ! UN COCHON SOMMEILLE en CHACUN DE NOUS.

 

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Je suis avec intérêt les hauts et les bas littéraires du poète peu connu Dominique Sorrente

Un poète amoureux de Naples et autrefois de ma squaw, tant et si bien qu'il lui avait étrangement sauté dessus quand elle avait 20 ans. Pas de chance, il s'est fait coller au mur, mais il avait tenté le coup, c'est le cas de le dire. C'était régulier, il ne saura jamais à quoi il a échappé.

Avec lui, nous avions partagé non pas ma sqaw, mais un moment fort : un instant, écoutant la radio, nous avions cru que Georges Brassens était mort. On se pleurait dans les bras. 

Fake news : l'ami Georges est bien mort, mais dix ans plus tard, en octobre 1981. L'anarchiste de mon coeur n'aura pas vu exploser en vol (vols ?) les merveilles gouvernementales de Françhois Mitterrand. 

Puis - hélas - la femme de DS a suivi Brassens. Ensuite, veuf, il a dû bien bosser sur sa propre page sur Wikipédés, comme tout le monde, mais les poètes savent écrire, on les connaît, personne ne les croit. J'ai vu ses photos : DS (qui ne s'appelle pas Sorrente) n'a pas trop changé, il s'est retapé, il a l'air bien nourri. Par qui ? Quelles féées ? Je bois du Buzet en pensant à vous. 

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17 avril, TV radio web everywhere sauf chez moi : les médecins, incapables d'expliquer - et donc de comprendre - une évidence en 2020 : ça n'est parce qu'on sait qu'on a raison (1). Et encore moins quand on est pas sûr de savoir.

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Un ami centralien au chevet de sa femme, (mortelle ?) tumeur du cerveau, reformulant les explications des médecins : soudain lumineux. On comprend ce cas médical. Hélas, en un sens.

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- Une étude benchmarking pandémie avec qq courbes : mieux que ttes les TV réunies. Et pas polémique avec ça : ne profite pas de la pandémie pour allumer les USA : d'ailleurs, après analyse, il s'avère que les USA ont exactement les mêmes résultats que nous, à population comparable mais systèmes de santé différents. Malgré Trump.

(1) Tous les experts souffrent de ce phénomène, y compris Macron, Pdt. Lire Etienne Klein. 

(2) Dont MOI.

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16 avril, je relis Gore Vidal, Palimpseste : " Il éjaculait normalement mais il ne connaissait pas cette érection préalable que les femmes regardent avant tout comme le symbole totémique du véritable amour d'un homme, sinon comme le moyen élémentaire du plaisir par friction ". 

- Bravo, bien vu, Gore. Surtout pour un bi.

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Il m'est arrivé, du temps de ma folle jeunesse, de passer par ce portail, Clara. Juillet inspiré cramait tout sous ses mille feux aixois. J'arrivais plein d'espoir dans un agréable appartement surchauffé. Hélas, la femme de ma vie n'était alors pas du tout aussi caniculaire. Elle ne me prêtait rien de plus que ses petits seins, c'était toujours ça. Elle a bien changé, depuis. Et m'a souvent étonné, oserais-je ajouter.

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14 avril 

Ma "nièce" (lointaine) me téléphone. 

Jeune femme magnifique, admiratrice de son arrière-grand-mère, femme conquise à moult reprises. Ma nièce aime être conquise, mais ce n'est plus de mon âge. Elle rit de toutes ces romances, que ma (lointaine) tante appelait des amourettes. Et elle(s) avai(en)t raison. Le Guépard entretient avec Angelica une relation de ce type. Tout le roman n'est-il pas là ? La valse de Nino Rotta, point culminant du film de Visconti. Le vieux, le déprimé, le triste et miné Burt Lancaster a... 50 ans.

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Je viens de détruire nos derniers négatifs, les dernières traces matérielles photo de NOS liaisons où on vous voit TOUTE NUE. Vous aimiez ça, moi aussi.

Pour la plupart, les négatifs avaient été scannés, et ils n'existent plus que dans le cloud, entreposés sur des adresses dont j'ai moi-même du mal à me souvenir. Adresses, mot de passe, le labyrinthe du site... Il y a vous, Clara, il y a mes modèles, et toutes les privautés que nous nous sommes permises. Le jour où je disparais, plus personne ne saura de qui il s'agissait, si tant est que ça intéresse quelqu'un. Le sexe, celui de mes modèles, le vôtre et le mien, partout... Dommage pour le noir & blanc, c'était pas mal.

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13 avril : le Président à parlé : déconft le 11 mai au plus tôt.

Parfait.

A part ça, on s'en fout.

- Mais le 11 mai, sacré nom d'un bordel, c'est ce que j'avais prévu. Sans écouter quoi que ce soit à la radio / TV depuis quatre semaines. Voilà à quoi ça te sert, la TV. La TV ne devrait servir qu'à montrer des pendaisons de journalistes.

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Le 10 mai 1940 fut le jour de l'attaque fulgurante des Allemands dans les Ardennes. Le 10 mai 1981 celui de l'arrivée calamiteuse de Françhois Mitterrand au pouvoir. La France se relève mieux (plus vite) de la percée de Rommel et de Guderian que de celle de Marx à la sauce Pétain par Franchois M.

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10 avril

" - Grandes précautions, savoir raison garder : pas de paranoïa, ce serait ça le plus délicat. Pire que le Covid-19, les médias. 

- Comment dites-vous, Soulclos ?

- Enculés. 

- ?

- Je pèse mes mots. Enculés de chez enculé.

Grand silence. On se demandait, depuis la terrasse de StJu, si le ciel n'était pas plus moins jaune que d'habitude... Petite Mère très entourée. N'arrive pas à trouver le son de son ordi, mais très lucide pour les affaires médicales et psy.

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7 avril 2020

J'ai tout coupé : TV, applis, site Web du Point, etc. 

Je m'en fous, j'y peux rien, ça change rien à la marche du monde. Je serai toujours surpris par ces Français, mes compatriotes, qui trouvent la force de lancer des polémiques pendant des époques pareilles. Bande de cons. En général, on remonte au Pdt de la république, comme vers un père détesté. Si on manque de masques, c'est de sa faute, pas de celles d'un peuple qui n'a rien à foutre de rien depuis des décennies. Si les entreprises ont une supply-chain ultra optimisée - qui permet en fait de limiter l'inflation - c'est de sa faute. Et ça serait aussi de sa faute si on fabriquait tout en France, et que tout le monde éco français ferait faillite because prix de revient trop élevés.

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Sappho, confinée à la campagne, dans la vallée de Chevreuse. Elle communique. 

Je reçois pas mal de vidéos, images, etc. Certains amis sont vraiement inspirés, se lâchent, un peu comme pendant le carnaval au moyen âge. D'autres sont nuls. J'essaie de prendre des nouvelles de tout le monde et c'est révélateur : une personne sur deux ne répond même pas quand on lui demande de ses nouvelles. Voilà un chiffre inéressant. Par contre, certains potes, certaines amies ne renvoient pas de SMS, mais téléphonent. Les Italiens, par ex., des cousins lointains. Sappho... On a un rôle à jouer, pendant cette crise où certains risquent leur vie. Non ? Du côté des mes soeurs, c'est plutôt pas mal. L'église catholique mouille le maillot, dirait-on à l'OM. 

- Je bois du rouge. 

Elle lit et devient sentimentale : "Mes fesses te manquent ?"

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En ces temps de privation de liberté, la LECTURE constitue la meilleure et la plus saine des distractions

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28/03

Comment me débarasser de mes bouquins hots, quand je ne peux même plus sortir ?

Je hais la TV qui n'a pas donné une info optimiste ou raisonnée depuis un mois et qui ne sait parler que d'une chose : le virus.

Je hais tous ces types qui disant que c'est bien fait, économie, usines, pollution, etc.

Traumatisme en regardant le pape donner une bénédiction urbi et orbi un soir, sous la pluie, devant une place Saint Pierre vide des dizaines de milliers de fidèles. Puis le regardant tentrer, épuisé, boîtant bas (?) et à la fin deux prêtres disparaissant sous les voutes plus que jamais surdimensionnées du Vatican...

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24/03

En route pour de prochines aventures, ce sera pour une autre fois. 

Je relis LA CHAIR INTERDITE de Diane Ducret, suivant vos conseils avisés. Je vous remercie, mon temps passe un peu plus vite dans ces délices. 

Mais s'il y a une ontologie du féminisme, ce livre en est une démonstration. Il dit beaucoup de choses sur le féminisme observé au second degré. Car pourquoi encore présenter le sexe des femmes - leur CON - comme un lieu de brimades, d'horreur, de souffrance morale ? Pourquoi ces reproches, pourquoi ces soupçons, pourquoi se plaindre autant ? Démarche un peu complotiste. C'est vrai, il y a des hommes qui n'ont pas aimé les cons, qui en ont eu peur, qui les ont malmenés. Mais pas moi. Mais il y en a et j'en connais. Moi, j'ai toujours aimé les monts de Vénus, les cons, le sexe des femmes. Je les ai toujours trouvés épurés, beaux, agréables, doux et j'ai toujours essayé de leur donner un max de plaisir. Un modèle me l'a même reproché : " Pourquoi photographiez-vous sans cesse mon sexe ? " J'ai répondu : " Je ne sais pas. Il est beau. J'ai peur de l'oublier ". 

Et je suis comme l'immense majorité. Et comme l'immense majortié, j'aurais aimé en voir plus, en photographier plus, en toucher plus, en lécher plus, en pénétrer plus. Mais ils ne se laissent pas faire.

Comme vous, quand vous me voyez nu au bord de la piscine.

 

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L'avenir ? Le passé ne fut-il pas, par moments, très beau ?

 

17/03/2020 

Comment allez-vous ? Je vous imagine, bloquée entre ton jardin et ta télé. Le soir, des livres. Mon conseil : coper tout contact autiovisuel avec l'extérieur. C'est exténuant. Je ne crois pas en avoir jamais autant bavé. Le mot, c'est CAUCHEMAR. Ma nature est d'autant plus fragile que j'ai toujours eu tendance à me croire investi de toute la responsabilité de chaque moment que je vivais. Je suis comme ça. Ce n'est pas le cas de tout le monde... Tout ça pose des questions... terribles. On vivait pas mal en France, non ? Comment les Français ont-ils vécu l'avancée de l'armée allemande en 1940 ? Et les Vietnamiens celles des bombardements du Nord comme du Sud ? C'était pire. 

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- Par bonheur, mon chien est là....

Mes nuits sont courtes, alors, je me récite par coeur les États Unis, 50 + capitales, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne. C'est fou, ce qu'on ignore nos voisins. Je sais par coeur les 119 communes des BdR, et près de 100 dans nos Basses-Alpes. Je ne vais pas poursuivre le 04 beaucoup plus loin : notre département contient près de 200 communes pour 160 000 h, dont j'ignore largement les noms. Mais je crois que je vais passer au Vaucluse. Intéressant : mon cadre de vie se dessine sous mes yeux. Au matin, je me rendors. Et puis, si je suis encore réveillé après ces exploits de la mémoire, j'essaie de reconstituer mes dernières petites aventures professionnelles, ou érotiques, qui sont bien inoffensives.

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Le BONHEUR ce sera peut-être à Simiane-la-Rotonde ? 04

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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"À lire absolument " : LETTRES à ANNE

 

ANNE, lettres à :

 

TROIS lectures.

PREMIÈRE LECTURE : la première - au départ, la seule à laquelle on pense - est celle des lettres d’amour. 

Comme toutes celles qui les ont précédées dans l'histoire et comme toutes celles qui les suivront, ces lettres d’amour n’ont pas d’intérêt, sauf pour " Anne ", aujourd’hui, bien sûr. Ce sont des lettres d’amour, ni plus, ni moins : la dernière lettre efface toujours celles d’avant. 

L'auteur, l'HOMME a le sens des nuances. De l'ordre, ou du moins du sien. On rappellera que personne - et surtout, aucun journaliste - n’est jamais entré dans sa maison de Gordes. Il l'avait achetée pour Elle, à une autre, une énième extrémité de la France, ... la mienne. 

La première lecture révèle un personnage au beau talent d’écrivain. On s'y attendait un peu, en haut lieu, on était prié d'admirer. La pureté du style est bien là, avec son évidence, son naturel. L'impureté des intentions aussi, mais qui lui jetterai la première pierre ? Concision du style, ses silences. "Deux œufs à la coque tout frais"...

Certes, tout n’est très vite que répétition - lettres d’amour - mais nous ne sommes pas concernés : l'ensemble appartient à Anne Pingeot, qui sera la seule à y lire autre chose que le commun des mortels. François Mitterrand a écrit pour elle, pas pour d'autres. Il n’est question que d’amour ; Amour. Bon, avec l'amour, c'est un peu toujours la même question : est-ce que tu m'aimes ? Ou : fut-il sincère ? L’homme n’est pas plus connu pour sa transparence que pour sa spontanéité, mais oui : on peut le croire sincère. Ou l'imaginer sincère. Car personne et surtout pas lui n’aurait la patience de se répéter ainsi à l’infini, de réinventer son amour - un amour presque chevaleresque - sans dire sa vérité. Jusqu'à la fin, 1996.

Mitterrand n’échappe pas à la loi qui énonce : dis-moi comment tu écris, je te dirai qui tu es. Il le sait et il prend des risques. Anne Pingeot peut le remercier, en être flattée. Il est nu devant elle. Le quinqua devant la petite beauté. Elle pourrait le faire chanter - il s'y connaît - mais il ne le croit pas. Il a encore plus confiance en lui qu'en elle.

DEUXIÈME LECTURE

Celle de l’Histoire, qui est celle du quotidien d’un homme politique-né pas ordinaire agissant au milieu du XXe siècle. Étonnant documentaire. Seconde lecture plus prosaïque, mais - involontairement ? ...Va savoir... - qui prend un caractère historique. Elle permet de répondre à cette question pas si ordinaire : mais que fout donc de ses journées  un homme politique de la IIIe, IVe, Ve République ? Ce qu’il veut. Personne ne contrôle le planning d’un élu. Il est 365 jours par an 200 % hors de contrôle. 

Et Mitterrand ? Avant tout, il roule. Il n’aime pas spécialement ça (comme moi j'aimerais) mais il roule, il roule, il roule. Et en Citroën, SVP ; en DS 19. Dite La pantoufle

Dans sa voiture, Anchois est dans sa chambre, dans son coeur, dans son carrosse. Il quadrille littéralement la France. Nord, sud, est, ouest. Sans autoroutes, SVP. Sans radars. Nationales, départementales, vicinales. Il roule, il roule, et il va à l’hôtel, et il va au restaurant. Auberges. Important, pour lui. Très gourmand. Il adore ça. Il adore même les ortolans, et c'est interdit. Il a une idée personnelle des interdits. Il adore manger, les bons restos bien franchouillards, les brasseries parisiennes, les bonnes tartes de ses admiratrices. Il paraît c'était jamais lui qui payait. Auberges : il apprécie cette liberté, cet anonymat, ce changement permanent. Il aime le côté provisoire, improvisé, spontané de l’hôtel. Il n'est pas dans la longue et mure réflexion. Parfois, il prend le train (couchettes) ou l’avion. Sur notes de frais ? Certainement. Il est député. C’est légal, c'est régulier, il s’en sert, il a raison. 

Il écoute, il vérifie, il se frotte aux gens. Il pense comme Bernard Tapie : « On vous l’a dit ou vous l’avez vu ? ». Il est plutôt mal foutu, c'est pas Alain Delon, mais sa résistance physique est impressionnante. Et QUE voit-il ? La France. SA France. Mitterrand voit toujours la France. 

On peut regretter qu’on lui ait volé son appareil de photo. Quelle marque ? Pas une marque française. Il voit la France et à nouveau, il l’écoute. Il écoute énormément. QUI voit-il ? Tout le monde. Du haut en bas de l’échelle, et volontiers. Et il note. Il n’accorde à chacun que quelques mots. Ses semblables (s’il en a !) ne valent pas plus. 

 

En le lisant, on comprend que le regard-Mitterrand est un regard ancien. Plus personne ne regarde comme ça. Plus personne ne parle comme ça, d'ailleurs. Plus personne envoie chier les journalistes comme lui. Autarcique : plus personne n'écrit comme ça. Religieux : plus personne ne croît comme ça. 

Ça fonctionnait. Quand il jouait les « paysans », il parlait aux fils de 90 % des Français. Ils se comprenaient. En 2020, les paysans sont 2 % et plus personne ne séduit personne avec un village de Bourgogne et son église romane au crépuscule. Sur l'affiche célèbre de LA FORCE TRANQUILLE, le PS lui avait gommé son église et il s'est laissé faire, mais comme toujours, Anchois. Il a dû les trouver très cons. Il aimait tant les églises... Les romanes, surtout.

 

 Les lettres révèlent Mitterrand et son incroyable connaissance de la terre, façon Péguy - notre terre qui meurt - du terrain, des hommes, des élus, de l’État, du pouvoir, des métiers, et à nouveau de la terre. Et de Dieu, avec ça, un dieu très catholique, certainement pas protestant et Château-Chinon, c’est pas bidon. 

Nevers non plus. Nevers qui vivait en 1963 comme à la fin du moyen âge : au sommet d’une prospérité paysanne tranquille et d’un autre temps. Immuable. Charolais. Éleveurs, maquignons, belles vaches, beaux champs encore (Ah ! "L'ordre immuable des champs"....), ruralité oblige. Anne de Beaujeu toujours là. Que faisait donc ce Charentais dans le Morvan ? De l'autre côté de la France ? Puis à Gordes ? Voir la promenade de Solutré. Jamais lieu ne fut si emblématique et montagne (colline) si creuse. On part de la préhistoire : Mitterrand aime l’immuable et les abbayes romanes encore. Nevers n’a pas changé depuis Anne de Beaujeu ou depuis mon arrière-arrière-grand-père, y inventant le crédit agricole en 1880 et des brouettes. 2020 : Nevers est au coeur de la France une ville de France sinistrée : le quart de ses commerces sont fermés. Record battu. Elle doit amplement sa faillite à cette politique passéiste définitive que Mitterrand a vendue avec talent à des acheteurs idiots. Qu’il a imposée et appliquée sans la lire (trop intelligent pour y croire) pour un règne de mille ans. 

 

Les lettres sont aussi révélatrices par l'absence. Par exemple, pas un mot sur l'économie, en 950 pages.  Ni sur les écrivains américains. Ni sur la Chine qui s'éveille. Et pourtant, la Chine avait plus d'avenir que Castro, le Che ou Allende dont il raffole... 

Tous ces exploits (élu de 1946 à 1995, soit cinquante années pratiquement sans interruption, dont 23 ans dans l’opposition) permettent de comprendre son succès français de 1981 qui serait impossible en 2020. 

 

Zéro international, Mitte ?

Sauf la Grèce, l'Egypte, l'Italie... L'Egypte, hors de prix... Ça fera des histoires jusque dans les journaux. Les Badinter sont donc dans le coup. Le Parthéon, Noëls sur les pyramides,  Villa Aurea. Mais plutôt Guide bleu en main que des dossiers ou des bouquins d'économie. Plutôt Venise que Bruxelles. Même si le monde a changé depuis 1946, 1958, 1968, 1974, 1981. 

 

- Mitterrand avait vingt ans sous le Front Populaire. Il est mort avant la vulgarisation d’Internet et de l’avis à peu près unanime de la presse de gauche (July, Bacqué, Plenel, etc., plus Rocard, évidemment) entre autres, il n’avait rien compris à la chute du Mur de Berlin… Ni à la fin de l'URSS. Terrorisé. Il s'intéressait davantage aux révolutions en Amérique latine. Allende, Castro, le Che, tout ça... Analyse de son vocabulaire : il date d'il y a deux-cents ans, et c'est même ce qui en fait l'originalité. C'est important.

 

Retour à la case départ : ces lettres ne nous concernaient pas. Mais si leur fond n’entre pas dans l’histoire de la littérature, leur style, oui, définitivement. On y croit. Style émouvant, vibrant, pur, bouleversant. Puis, toute émotion calmée, comme l’homme, disait-on : impressionnant. 

Qu'a voulu faire Pingeot ? Ce sont ses lettres à lui, mais c'est son livre à elle. Et elle sait publier les livres.

 

La seule question que je puisse poser aux dieux, la seule à laquelle ils sachent répondre : mais quelle est cette femme ? 

- La femme doit être très belle. L’homme fascine. De loin le Pdt Rep dont je suis le plus éloigné et le plus proche : provincial, littéraire et catholique ; menteur et de droite. Je ne crois pas un instant à ce qu’il dit ni à ce qu’il fait (suis un libéral pur, contrairement à lui ; je n’aurais eu aucune chance avec la France), mais je partage ce qu’il voit, et ce qu’il est. On ne voudrait pas le vexer, mais on le comprend (au sens de : l’entendre) : oui : je le saisis, lui, FM, l’insaisissable. Et puis, mystérieuse Anne, mais quelle fabuleuse photo en couverture du livre ! Souplesse, jeunesse, entrain, beauté. Lui, il est presque assis, hésitant, fatigué. Il cale, arrivé au sommet, à l'acropole. Pourtant, avec Solutré, il avait longtemps fait illusion. Hésitant, carrément. On dira : " ça promet ! " Plouc : son polo en acrylique. Il n'en n'a rien à foutre, comme toujours. Comme de ses casquettes ridicules... 

Quelle photo, chère Anne, mais quelle photo !

 

Qui l'a prise ? Oui, mais comment faut-il le prendre, ce livre ? Et surtout, Anne, DEPUIS, comment allez-vous ? Quelle santé, quelle force ! Vous avez résisté à la mémoire de votre arrière-grand-père - maréchal de France 14-18 - vous avez résisté au bâtonnier "auvergnat", à votre famille d’industriels, à votre père, à votre mère, à Clermont-Ferrand, vous avez résisté à votre vie d'étudiante, vous avez résisté à la tentation bourgeoise, et même à la vérité. Vous avez résisté à votre jeunesse, vous la lui avez donnée. Vous n’avez jamais eu de foyer tradi, ni de vie régulière, ni de vie normale, avec un mari "normal" (comme dirait l'autre). Aucune chance. 

- Peu de femmes résistent à une vie pareille. Votre fille Mazarine n’a jamais eu de père à elle, vous ne lui avez pas donné un papa « normal ». Chronique d'un plantage annoncé.

 

 

TROISIÈME LECTURE

Et Anne l'apprend plus tard, et elle le précise dans SON édition : et ce sera la troisième lecture. Anne sait composer un livre. 

III = la dissimulation - proche de la duplicité, mais pas tant que ça chez Mitterrand - figurait en haut du contrat. La gloire d'Anne Pingeot a été d'avoir suggéré, créé ces sentiments chez FM et d'avoir bien été la seule à y parvenir : 1963-1996. Il lui en a fallu du courage, du charme et de l’intelligence, à Mademoiselle Pingeot. On ne trouve ça que chez les grands bourgeois catholiques. On s'en lasserait...

De l’intelligence pure : non pas pour manœuvrer Mitterrand, non pas pour le séduire de manière active, mais une intelligence PROPRE à le séduire de façon naturelle. Vous avez eu le Président de la République, Anne, certes, mais un Président comme ça, ça se partage avec soixante millions de Français (moins moi et quelques autres). Surtout celui-là. 

Car pour lui, tout était OK : le président conte juste fleurette. Il a juste du style. Ça ira un moment, mais après ? Maintenant, Anne ? Maintenant,  vingt ans après, vous vouvoyez votre ex-amant-scandaleux-mais-c’est-trop-énorme au-delà de la tombe. Il s'est éloigné. Vous le publiez, on le voit. - Merci. Merci, même si les lettres sont soigneusement choisies. Celles qui manquent (mai 68 ? La grotesque traversée du désert qui suivit ? L'érotisme ?) sont révélatrices. Car au final, on vit avec vous deux. Il y aura eu plein de moments décisifs. Quand il est parti aux USA avec sa femme sans vous en parler, par exemple : " Et je ne savais pas qu'il avait emmené sa femme !

Ou encore : "22h10, naissance de Mazarine que vous ne viendrez pas voir avant qu'elle ait dix jours". Tout est dit ? De lui, qui savait si bien traverser la France AR dans la journée pour aller à l'enterrement d'une secrétaire ou d'une fermière encartée au bon vieux PS. 

Maintenant, Anne, vous avez soixante-dix-huit ans. VOUS, vous avez donné votre corps à la France. Et - comme on dit chez moi, un peu plus loin que Gordes - LUI.... Oui, mais ça aurait fait désordre. Un enfant naturel avant les élections présidentielles... Heureusement, entre vous deux, il y a votre fille. C'est son père qui avait inventé son prénom, qui fut instantanément à la mode (mais pas longtemps : on n'aura baptisé qu'à peine six Mazarines en 2018. Significatif, révélateur).

Pour les années-présidence, elles se résumeront à quelques lettres. 

C'est sage. AP doit en avoir gardé une partie pour elle. Surtout : le Pdt et elle se voyaient presque tous les jours. Malgré ce rapprochement, Mitterrand ne perd pas son goût pour l'écriture. Heureusement pour lui : ses dernières lettres font définitivement croire à sa sincérité, ce qui, avec lui, n'est jamais une évidence. Il faut lui faire confiance, à lui, qui n'avait jamais eu confiance en personne, à part, peut-être, Anne et Mazarine Pingeot. 

- Pas confiance, au contraire de la nature dévoilée de son compère Giscard d'Estaing, cité dans Commentaire automne 2017.

 

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SEPTEMBRE : AMAZON POUR/CONTRE LES CONS ?

Qui arriverait à perdre de l’argent avec le modèle suivant : 

« j’investis dans un site sympa et une camionnette de livraison, et je remplace :

-       un librairie illettré qui pique 35% du prix de vente d’un livre à un écrivain 

.....parce qu’on pousse la porte de son magasin, où il ne stocke rien 

-       Une mairie et ses électeurs qui me rackettent en m’interdisant de me garer gratuitement à moins de deux km de la librairie

-       Un État qui taxe l’essence, limite la vitesse et pille les automobilistes ? 

-         + Une planète à dépolluer »

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Le mois d'août

 

Nous chevauchions sur la route de -Château-Queyras. Sa jument boîtait un peu, je changeai son fer. Elle me regarda soudain avec d'autres yeux. Je ne sus pas si les anciens étaient plus beaux que ceux-là. Nous fîmes halte au pied du col, dans un vieux relai de poste. C'est au début de la nuit - à peine, le jour disparaissait tout juste derrière les platanes - qu'elle vint me rejoindre dans ma chambre. Je crus qu'elle était à la recherche d'un livre, je me préparais à lui confier mon Rolando Furioso. Mais non :

" _ Vous savez, murmura-t-elle, je n'ai jamais couché avec un maréchal-ferrand ".

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Dans les notes qu’elle écrit dans un beau livre de photos de Willy Ronis, Edmonde Charles-Roux – que facilement on n'apprécieguère, mais souvent sans l'avoir lue – évoque le cabanon provençal et elle y imagine des « rendez-vous coupables ». 

Certes... Certes, mais cette expression même n’est-elle pas dépassée, vieille France, old fashion ? ...et presque oubliée ? Existe-t-elle encore ? Je ne crois pas. Il n’y a plus de rendez-vous COUPABLES, Edmonde. Il n'y en a plus, car coucher avec le/la voisin/voisine n’a plus rien de coupable. Plus rien, car la culpabilité n’existe plus. On le sait, par les temps qui courent. Surtout les filles. Surtout dans le domaine sexuel.  

Dès lors, Charles-Roux - qui écrit pour Willy Ronis en 2008 -  serait-elle – déjà - dépassée dans sa vision politique (la polis grecque), et/ou par ses sœurs en féminisme ? Questions :

-      La culpabilité n’existe plus : est-ce bien, ou est-ce mal ? 

-      R : Quelle question ! La culpabilité, quelque part, c’est le mal (mâle ?) et dès lors, si elle n’existe plus, c’est bien. 

-      Oui, mais les mâles ?

-      R : Il sont morts. Et c'est bien.

-      Avec la culpabilité ? 

-      R : Oui. Car la mort des uns entraîne la mort des autres. Mécanique, mon amie ! Ceci dit, il faut punir ceux qui l’ont tuée. Mais pas les mâles. On ne peut pas, ce ne serait pas ASSEZ logique. On ne tue pas sa propre nature, non ? D’ailleurs, on ne punit plus, puisque personne n’est plus coupable. 

-      Punissons les filles, alors ! Elles sont nées pour ça, non ? Ça se voit tout de suite. Les gens demandent des punies.

 

- Mais ce ne sont pas les femmes qui l’ont tuée, la culpabilité ! Elles sont trop innocentes. Il suffit de les voir, les mains croisées sur le coeur, les yeux fermés. Ces mains montrent qu'elles aiment trop le plaisir, surtout quand il est coupable. Il n'y a qu'à voir leurs toutes petites chattes. Soyeuses, légères, parfumées, elles n'ont qu'une seule fonction : faire croire à celui qui les caresse qu'il est le premier à les caresser. Bon. Et de toutes les façons, elles ne tuent jamais rien, les femmes. Je me résume : le plaisir, c’est la culpabilité.

- Tout ce que vous racontez est sensass. Mais si je vous ai bien compris, être coupable, c’est être innocent ?

- Oui, Madame.

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Les Goodie-Girls, y aurait plus que ça de vrai ?

En savoir plus : PIVOINE

https://www.pierresoulclos.com/news-de-novembre/

En ces temps de privation de liberté, la LECTURE constitue la meilleure et la plus saine des distractions.