Bourgogne, SUD-OUEST, Auvergne et ailleurs : France profonde

RETOUR en FRANCE,en provinces perdues - càd en Auvergne ou du côté d'Agen  - et même, en BOURGOGNE

Ces angelots m'ont toujours ému. Ils se regardent, souriants ou tristes, comme des souvenirs d'enfants oubliés, pour l'éternité figés en dessus du porche d'une petite église oubliée fin fond de Bourgogne. Les hauts plateaux sont battus par les vents glacés : ça leur va, aux anges, leurs ailes les emportent flotter ferme dans les bourasques. Ils tournent dans un sens, dans un autre, aidés parfois par des mimiques tricheuses. Il neige souvent, là-bas. Une colombe leur indique la voie de la paix. 

- Je ne donnerai pas le nom de l'église bourguignonne, mes lecteurs seraient capables de s'en aller voler ces visages enfantins, qui ne concevaient même pas le péché.

Le premier paysage de la France, ce sont nos intellectuels. Le second, c'étaient les Gilets Jaunes ; les Gilets Jaunes - mariage tragique de la bière et du bruit, de Facebook et de l'encéphalogramme plat - arrivaient à faire aimer même les intellectuels. 

Le troisième paysage, c'est la boustifaille. 

Alexis de Tocqueville ; que fait-il en si mauvaise compagnie ? Rien, pour une fois, mais il est le premier qui vient à l'esprit.

Tout le monde s'en réclame, sauf les Gilets Jaunes, bien entendu. L'une de ses supériorités réside dans la possibilité magistrale, unique dans son temps et surtout son milieu, de penser plusieurs choses à la fois, d'admirer tout en ne se refusant jamais le droit de critiquer tout, et inversement. 

Et toujours avec calme, sérénité, froideur apparente ; ARISTOCRATIE, dirais-je. Même si ça ne lui plaîrait pas forcément. Libre penseur for ever.

"J'aurais beaucoup aimé ces paysages horizontaux, 

vides, sans caractère, de grande quête, et qui sont l'essence de l'Île de France : c'est un peu, comme qui dirait, des paysages qui ne servent à rien. Ici, Bois-Henri, l'été. Confins de la Beauce nourrissière. Septembre, voyez-vous, jeune homme, quand la moisson est finie depuis belle lurette, qu'on a oublié de ses plaindre et que les glyphosates impunis sont enterrés sous les guérets...
 
 

La CRITIQUE, rappelait Jean-François Revel, est une forme de pensée incontournable, aussi indispensable que constructive, dont on a sciemment et politiquement égaré le sens premier, et l'utilité. La critique - indispensable - est loin d'être je ne sais quelle sorte d'attaque, polémique, acerbe et malveillante. Paradoxalement, on retrouve un peu de l'attitude de Toqueville, de son ambition sur ce point (deux choses, tout et son contraire), chez l'Américain Francis Scott Fitzgerald.

La Vendée au grand largue

C'était le soir. On me regardait faire, sceptique, on se demandait pourquoi je prenais ça et pas autre chose. Toujours pareil. 
Et puis, comment aurais-je pu connaître plus insignifiant en matière de paysage ? 
Réponse ? En regardant moins bien. 
Car la Vendée, c'est pas si mal. Et même, c'est très bien. 
 
- Ubi amicos, ibi patria : où sont les amis, là est la patrie. C'est peut-être ça, la différence entre les amis et la patrie ? 
- Exact !  Car que voulez-vous, cher Monsieur, une maîtresse, c'est par nature exotique.
 
 

 

 
 
 

Et puis au bord de la mer, le soir ou bien le matin, Monsieur, la meilleure chose que vous puissiez encore faire, c'est DORMIR.

- Et ce n'est pas beau, mon cher, une enfant qui dort ?

- Bien sûr. Il est rassurant de se retrouver en prise directe avec une certaine forme de pureté, ne croyez-vous pas ? En ces temps de smartphones dictatoriaux et de réseaux sociaux totalitaires ? Cette fille a de vrais seins.

- Pertinents. Et comme disait Dutronc, " j'en cherche une sentimentale".

- No problem. Là, avec elle, vous l'avez trouvée. Elle, elle ne va pas me prendre la tête parce que j'ai rien dit.

 

CAMARGUE ; petit matin blanc en Land Rover

- T'as oublié le nescafé ?
 
 
C'était tellement beau que je n'y croyais plus, je me disais que c'était pas vrai. Alors, un jour, en passant, il m'a ressorti ses diapos (des DIAPOS !) et je les ai regardées : ça avait existé, et ça existait encore. Incroyable. Tout : l'approche, en dessus de Moustiers, sur la voie romaine, la montée en lacets, le plateau façon Argentine en février, battu par les vents. La nuit dans la paille d'une cabane de bergers barbares. Le réchaud à essence et le whisky sec qui demandait rien à personne. Châteauneuf-les-Moustiers, village en ruine. Le con de photographe déginguandé, qui disait jamais rien. La neige, le lendemain, + le ciel bleu de folie. Tellement incroyable que quand je raconte ce qui s'est passé, on me croit pas. Mais je m'en fous, ça m'étonne pas. Ce qui est encore plus certain, c'est que des balades pareilles, c'est plus possible, fini. On se faisait ça entre hommes, pas chiants, mais sûr aussi qu'une petite accore nous aurait bien tenu chaud. Et que tu n'étais pas là, bien trop occupée à te trouver un mari qui jamais n'aurait voulu participer à nos raids de fous-furieux, équipées de Land Rover, Jeep et autre Toyota land cruiser (mais la vieille, la vraie Toy', celle qui était conçue pour transporter des hommes, des vrais).

" - S'iou-plaît patron, encore une bière...

Photo prise en face Montrouge, pendant l'une de mes rares journées de relâche, à l'époque. Nous sommes dans le troquet en face de l'USINE. Impossible aujourd'hui, une rareté financière inestimable : il serait 200% interdit de vendre de l'alcool si près de la sortie d'un site industriel. Au départ, un sacré bourrin : le patron. Plus mécontent, plus buté qu'un paysan normand (qu'il fut, qu'il est resté, bâtard urbano-rural, de nulle part ailleurs que du fond inexploré de son gras portefeuille). Bras croisés, ce tôlier de Seine-Maritime râle avec ses rares clients contre la TVA, l'air du temps, les normes, les inspecteurs, l'alcollisme bidon, les normes encore, les nuls de l'OM et du PSG, le trafic des cigarettes (NB : incroyablement élevé), les jeunes clients, la météo. Contre le percepteur. Il ne me servira que par protection et parce qu'il collectionne les Citroën, et que là, il sait que je suis plus fort que lui. Grand commercant : patron dûment cravaté du premier restau que je vois sur liste rouge !

Les bistrots, c'est la France. Ne pas en attendre plus. OK, mais quelques années plus tard, pépère a revendu son fond à des "jeunes", qui ont fait de son rade le plus beau routier des Yvelines. Et les bals du 14 juillet pendant encore des années ont raconté quelque chose. Puis tout a disparu

Alors, monsieur du bistro, London or Paris ? Or Contadour ?

 

 

Un choix vite fait. Politesse à gauche, grossièreté à droite. Il suffit d'entrer dans un club/pub/troquet pour le vérifier. Londres au large fleuve, aux Bentley innombrables, aux vastes rues comme aux petites, façon Abbey Road. Ses briques orangées, sa créativité incontrôlée, frénétique. Ses couleurs sans passé. Ses autobus. Des climats identiques, si on veut tout comparer.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Londres ? Paris ? Je ne sais plus où j'ai pris cette photo. Je ne sais plus quel était l'hôtel. Mais je me souviens bien de la fille. Je ne suis pas sûr qu'elle se souvienne de moi. L'artiste est oublié depuis bien avant son oeuvre.

______oOo______
 

RETOUR à NOS GOODIES GIRLS : heureusement pour notre homme, il se trouve parfois - s'il a un bon bout de chance - une ou deux jeunes femmes généreuses, qui ne pointent là que pour l'aider à se changer les souvenirs en photos.