mon MUSÉE perso de l'Avenue de la MARNE

MÊME D'ORSAY, LES MUSÉES SONT PLEINS DU VIDE LAISSÉ PAR LES IMAGES TROP SEXY

AU MUSÉE DEMAIN ?

LONDRES 2009, je sais plus où, mais y avait aussi un Cézanne. 
Quelle est la plus belle pièce, la plus révélatrice : la dame plus très jeune ou le Modigliani ? Intense est la nostalgie de la dame, qui ne posera plus jamais. 
 
La Dame-d'un-certain-âge se dit peut-être qu'elle était aussi belle que la jeune femme du tableau, nue devant tout le monde, mais célèbre pour l'éternité. Qu'elle avait le physique pour ça. Qu'elle aurait dû le faire, poser pour un peintre. Un photographe. Que c'est pas si dur de se balader à poil, surtout devant un photographe qu'elle connaît bien, et que finalement, ça ne l'a jamais gênée devant les hommes.

- Un autre musée, mais ce qui compte, c'est le tableau ?

- Oui, mais le modèle aussi. 

- Et le modèle contemplant un autre modèle ?

Intense était la nostalgie de la dame, qui ne poserait plus jamais. Mais ci-dessus, profonde comme une grotte parfumée est la réflexion de cette jeune femme visiteuse à queue de cheval qui en voit une autre, qui se promène en Ève pour l'éternité devant le monde entier. Sur ce tableau, on ne voit rien, on ne distingue rien. Ce qu'on voit, c'est un moment, c'est une idée. Celui d'une femme à poil dans la pinède devant un peintre qui ne la voit pas qu'avec les yeux d'un artiste. Femme en plein soleil, toute nue-toute rose, dont on ne sait qu'une seule chose, c'est qu'elle possède une grosse et belle chatte fourrée.
La visteuse interdite - on la sent figée, devant le spectacle - possède une belle queue de cheval. Mais, éternelle interrogation : elle aussi, est-elle dotée par dame Nature d'une belle touffe ? La montre-t-elle volontiers ? Et imagine-t-elle de travailler pour Modigliani ? 
 
Plus bas : immense est la rose décontraction du modèle qui joue avec ses nymphes entre deux poses. Rêve-t-elle elle aussi de travailler pour Modigliani ? pour Rembrandt ? Pour l'instant, elle se contentera de ce photographe inconnu qui semble aussi être un vrai gentleman-farmer. Il la vouvoye, il l'invite à déjeuner, il la prend en considération, dit-il. Il fait une fixette là-dessus : la considération.
Gustave, fin observateur. Ses modèles ont-ils aimé poser pour lui ? A mes yeux, il y a un truc qui ne colle pas dans la position... L'enchevêtrement... Pas naturel...

- Dites... Vous avez vu tous ces peintres ? Que laissent-ils aux autres ? La photographie est-elle un ART, Mesdames ? Ou bien non, c'est juste un MOYEN ? Un moyen TECHNIQUE ?

- Mais qu'eut dit Rimbaud ?

- Que la photo c'est un art. Rien que pour vous emmerder, mon ami. Because, voyez-vous, vous le connaissez, son portrait photo ? C'est pas du grand art ? Un modèle comme ça ? 

- ????
- Et comment, Monsieur, ne pas en tomber amoureuse ? Ou amoureux, pour les invertis ?
- Un art, quand c'est un artiste qui tient le volant. C'est tout.
- N'en parlons plus. On est pas là pour ça. Alors, vous préférez nos modèles tatoués, écrits dessus, percingués, ou poilus ? Le style hairy revient à toute allure...
- Mon problème, c'est ces phrases, là, ces phrases qu'elles ont écrit dessus. On est obilgé de vivre avec ?
 

SOULCLOS ON TOUR : " - L'art contemporain, je n'en pense rien ! " 

Marignane 200... Aéroport de Marignane. L'attente. L'attente, les fouilles, les contrôles. Faut ce qu'il faut. Car vers où s'envole cet homme quasi préhistorique ? Dans quel but (autrement dit, pourquoi faire, et vivre quoi ?) ? Vers quel pays, vers quel rêve, vers quel délire ? Vers quel totalitarisme ? Mensonge ? Vol ? Dictature ? Vers quel monde ? L'a-t-il compris ?

 

Clara, j'ai repris ton livre de Diane Ducret. Grâce à elle, je continue à rêver : "Au début était le sillon" : ainsi pourrait commencer son histoire - l'Origine - du Monde. Ce sera pour un prochain numéro. Pour l'instant, concentrons nous : qq photos de sexes de femmes. Ils sont trop délaissés, Clara, pas assez revendiqués, loin d'être mis en valeur, les femmes en ont parfois honte. Quelle erreur ! Tu m'as fait découvrir Diane Ducret, Diane corrige le tir. Elle rend hommage au fait que chacun des sexes de ses soeurs est unique, comme sa propre manière de jouir, et exprime une sentiment, un amour, une idée ; chacun offre - avant de s'offrir - un spectacle fort différent. Le premier sexe de femme est naturel : simple CHATTE NUE. 

Les détails ne sont même pas cachés : ils disparaissent dans une broussaille, un busch si dense qu'on ne peut qu'imaginer la suite, si on veut. 
Ensuite fut un dard, au repos pendant les séances de travail photographique, qui pouvaient se faire longues et studieuses. Gland luisant, bourses rondes, peignoir de soie.
 

______oOo______

Marronniers de banlieue

J'aimais aussi beaucoup cette descente vers l'USINE, que j'empruntais presque tous les matins que Dieu faisait. Certains matins, Dieu nous envoyait la neige, et alors, là, dans les sens province-Paris, c'était le bordel. Je jouissais : moi, Ø5, je savais conduire sur neige et sur glace, j'adorais ça, et eux, ils étaient perdus, minables, paniqués, ils avaient laissé à la maison toute leur arrogance de grands maîtres " Eh ! connard ! Et, connasse !! " de la place de l'Étoile. Les femmes en 4X4 oubliaient qu'elles en avaient une plus grosse que la tienne, qu'on venait juste de leur greffer avec leurs dollars de dentistes ou d'avocates. Cette place de l'Étoile, je l'ai toujours négociée comme sur la neige, tout shuss. En 04. Et les 75 se sont toujours levés du milieu. C'est une époque de ma vie.

 

Léonor Fini, j'ai jamais fini de la REGARDER. À suivre...

 
Avenue de la Marne... Comment Clara la vagabonde s'est elle toujours débrouillée pour m'embarquer dans ce trou perdu supplémentaire ? Elle fut la reine des préfectures style avant-guerre. Le bonheur, quand on aime ça. En tous cas, question photo, ci-dessus : prodigieuse rencontre. Lautréamont laissé mille ans en arrière.
- C'est où, chef ?
 
LOIN D'ARLES : bord de Marne, ex-jeune premier laborieusement métamorphosé en philosophe par la force des choses (notion désormais absente de l'histoire de la philosophie) repensant à quelques promesses culturelles non tenues. 
 
Qui sait ? Peut-être, non loin de ce quai inondable, notre ex-ami JP  est-il assis dans la même position, tandis qu'entre deux eaux passent les carpes non farcies ? 
Je ne sais, Clara, mais je crois que j'ai photographié là sans le savoir l'Homme Universel. On se baladait par là avec quelques amis, ça s'est fini dans une guinguette et la plus distinguée d'entre nous s'est gavée de tête de veau sauce gribiche.
 
 

GOODIE-GIRL : UN MEC ? un pote à Warhol...

 

Véro, Vincennes. 2004 ?... Je sais plus. En Île de France, en tous cas. J'ai à peu près tout perdu de notre fond photographique commun. Les hasards de la technologie numérique... Tout est si vite parti ! Elle n'était pas la seule, Véro...

 

- ... Hélas, mon ami ! Ne subsistent que deux ou trois images, comme celle-là, où son corps, musculeux parfois, se rappelle à mon bon souvenir. 

- Les photos, c'est fait pour ça, non ? - Pour sûr. Et à l'Orient, je devine un nouveau jour qui se lève. Plus somptueux que les berges de la Marne.

- À l'orientale beauté ? 

- Sans cette Orientale, je ne serais plus rien. Rien autre qu'un randonneur idiot en Île-de-France,  rachitique et ben trop timide, mais plus doué que les autres pour crapahuter et pour shooter. 

La Femme est peut-être l'avenir de l'Homme, mais avec l'arrivée de celle-ci, la Chinoise, pour moi, LUI c'était du passé. AUJOURD'HUI, C'EST ELLE. Et faites un peu gaffe, Messieurs-Dames, un de ces jours,  comme dirait l'autre, ça va faire grave...